Vous vous posez peut-être quelques questions sur nos nouvelles habitudes alimentaires, et bien nous allons tout vous dire, et en prime vous faire (re)découvrir quelques spécialités indiennes.
Vocabulaire à retenir = chai (dit tchaï) : thé aux épices avec du lait ; lassi : lait épais sucré ; dahi : yaourt ; dhal : mélange de légumineuses dans un bouillon épicé (lentilles, pois chiches…) ; chapati : galette faite de farine et d’eau, souvent sans sel ; paneer (dit panir) : ce n’est pas du fromage, mais ça ressemble à la mozarella, blanc, compact et plutôt fade.
Commençons par le petit déjeuner : les habitudes locales sont un peu différentes des nôtres : au réveil, certains mangent salé (aloo paratha = genre de galette fourrée aux pommes de terre), d’autres préfèrent les mets sucrés, comme les fruits frais. Pour un petit déjeuner continental, nous avons le choix entre toast, pain de mie, biscuits secs, cacao, miel bas de gamme, beurre, confiture étrange, Nutella, jus de fruits dilués de mauvaise qualité à 100rps, et nos favoris : corn flakes, avoine, lait. Le thé et d’autres céréales type Chocapic sont aussi disponibles. Le lait s’achète en poche plastique de 0,5 ou 1 litre (36rps). Il semble être entier et est prétendu stérilisé. Nous le faisons néanmoins bouillir à chaque fois.
pain de mie, cacao, beurre, confiture, céréales, avoine, toast, lait en poche et lait juste bouilli, thés
Lors de journées à l’école :
La pause de 10h correspond au petit-déjeuner de nos camarades indiens, qui n'ont pas le temps de manger au réveil. La cafet’ propose des chai à 7 roupies, bien appréciables. Enguerran reste accro aux lassis. Mais ce sont surtout les friands salés (pattis) qui partent à cette heure. De toutes les formes, aux patates, aux ingrédients suspects, aux oignons/paneer, ou notre préféré aux poivrons/cheese. Nous apprécions plus ce genre d'en-cas au repas de midi qu’au goûter de 10h.
"Lunch" / déjeuner : outre les friands, nous pouvons opter pour des petites pizzas (oignon cru, fromage, piment), des pains fourrés très piquants, ou des sandwiches triangles faiblement garnis en crudités et mayonnaise. Les chips Lays, très populaires ici, sont déclinées sous plusieurs assaisonnements. Les formats aussi sont variés : du micro paquet à 5rps jusqu’à l’énorme à 35, chaque estomac trouve son format. En dessert : petits biscuits secs et cakes aux fruits avec ou sans œufs tentent de nous satisfaire.
Déjeuner et dîner à la maison :
Trois possibilités :
1. Nous avons des légumes : nous les préparons ensemble, Mathilde s’essaie à la cuisine indienne en adaptant les doses de piment aux palais français. Après avoir fait chauffer l'huile avec les épices (graines de moutarde, de fenouil, cumin, piment, sel), on fait revenir les dès de légumes. On ajoute de l'eau et on ferme la casserole hermétique. La pression monte et la vapeur doit s'échapper 3 fois pour annoncer la fin de la cuisson. De cette façon, nous cuisinons les légumes qu’on peut acheter aux marchands dans la rue : aubergines, patates, oignons, choux-fleurs, tomates, haricots verts, concombres, ails...
1 kg tomates; 1 kg patates; 0,5 kg oignons, 0,5 kg haricots, 1 petit chou-fleur, ail + chilli gratos = 210 rps
Nous mangeons les légumes seuls ou avec du riz ou des pâtes. On peut aussi acheter des œufs frais dans la rue, on en cuisine régulièrement en omelette avec des oignons et des tomates, c’est bon. Nous avons mis plus d’un mois à comprendre que l’on pouvait acheter des yaourts nature (dahi), comme en France. On les achète en gros pots individuels de 200g pour 15rps. Pour le dessert, on se fait parfois des salades de fruits ou des compotes.
2. Notre cuisinière est là, elle nous prépare le repas. Cette brave petite femme vient ranger tout le bazar de notre coloc Prerit, nettoyer, faire la vaisselle et cuisiner si on le lui demande. On parvient à communiquer avec des gestes et quelques mots d'hindi puisqu'elle ne parle pas anglais. Quand elle part, la cuisine est très propre et le repas prêt : souvent du riz cocotte ou des chapatis et à côté, des légumes au jus ou du dhal. A trois, nous devrions la payer 2000rps par mois, si elle venait tous les jours. On lui donnera sans doute la moitié. Au début, nous avions un autre cuisinier : en une dizaine de visites, il ne nous a fait à manger qu’une seule fois (cela dit, c’était très bon). Il venait pour nous parler hindi, la communication était impossible, il était très pot-de-colle.
3. On ne sait pas quoi manger, on a envie de sortir : on va à pied vers le centre commercial où sont accumulées pleins de cabanes-restaurants. Nous choisissons souvent le stand de China Town, où l’on mange de délicieux chicken momos pour 100rps. Rien n’est cher, tout est très bon. On en profite, dans 9 mois c’est fini ! Le Mac Do fait aussi partie de nos habitudes, on mange avec plaisir et on dépense moins de 150rps chacun. Mathilde reste adepte des nuggets frites, Enguerran préfère les hamburgers. On finit souvent ces repas par un delicieux ‘Mac Flurry Choco Crunch’, gourmandise glacée à 60rps, ou une glace qui sent la chantilly pour 20rps.
En boisson, nous buvons l'eau du filtre installé au dessus de l'évier, ou des bouteilles d'eau minérale. Nous consommons beaucoup de sodas que nous achetons près de chez nous. Nous avons le choix entre tous les derivés de Coca, Sprite et Fanta, déclinés en 4 formats. Il n’y a pas de bons sirops comme en France : le choix est limité à une bouteille de sirop aux fleurs assez particulier, et des sirops en poudre (enrichis en vitamines et minéraux) au citron, à la mangue ou à l’orange. Ce n’est pas pratique et pas terrible.
Malgré nos efforts, le fromage, le pain, les avocats, l’huile d’olive, la salade, le sirop, le bon miel, les bonnes confitures, le steak de vache nous manquent : on essaie de s’en passer, ou de trouver des équivalences. Profitons de ce qui nous plait ici, on aura toute notre vie pour le reste.