A l'école

L’école ouvre le 7 juillet et organise un workshop (atelier de travail) inter-promo. Nous n’y prenons pas part car nos inscriptions ne sont pas bouclées, mais ces quelques jours nous permettent de sonder l’ambiance des lieux. Les cours commencent officiellement le lundi 14 juillet 2014, cocorico.

Notre école : l'Aayojan School of Architecture

Nos premières impressions de l’école sont vraiment favorables, elle est agréable. Le bâtiment est un petit peu anarchique - moins symétrique que l’école d’archi de Nancy - Mathilde a du mal à s’y repérer... A l’entrée, une grande cour entourée de galeries semies-couvertes (type pergola) articule des blocs de bâtiment. L’internat des filles, celui des garçons, le bloc universitaire, la cantine… tout s’insère dans quelques étages. Les circulations sont couvertes mais à l’extérieur, on se sent tout le temps dehors.

le patio octogonal au coeur de l'école

Il y a toujours du monde dans la cour, assis sur les murets. Les jeunes sourient tous beaucoup, ils sont souvent en groupe et ils ont l’air heureux, ça fait plaisir. Quelques-uns viennent nous voir, pour savoir d’où on vient, ou nous sourient simplement. Les plantes grimpantes procurent de l’ombre et attirent des lézards qui ressemblent à de petits iguanes (25cm). Quelques chiens trouvent leur place dans des trous creusés dans la terre.

La cafet’ propose des petits friands salés, des bonbons, des sodas, mais surtout des lassi, dont le succès est indéniable. 13 roupies les 25 cl, soit environ 15 centimes d’euros. C’est en fait une petite poche de lait sucré mise dans un cornet en carton. On en boit très souvent, parce que c’est bon, et ça rafraichit bien.

Notre classe :

Nous sommes en ‘4th C’ (4ème année, section C), une classe d’une petite quarantaine d’étudiants dont les ¾ sont des filles.

Nous avons une salle attribuée pour les travaux pratiques, et nous avons souvent les mêmes salles pour les cours magistraux. Les fenêtres et les portes sont toujours ouvertes, on entend le train qui passe en klaxonnant, ça nous fait sourire. C’est un peu l’anarchie en classe, parce que les tables ne sont pas rangées, il y a des déchets qui trainent (3 poubelles dans toute l’école), les ventilateurs font tout s’envoler et les tables penchées n’arrangent rien, et observer tout ça est bien amusant. Les indiens savent crier et s’arrachent la parole pour répondre au professeur.

1ère semaine

Les cours ont du mal à démarrer. On assiste à quelques-uns mais ils se terminent très vite, ou ne commencent même pas. Les profs sont souvent en retard ou absents ; la première semaine est toujours un peu hésitante. Nous avons quand même eu un cours de « design » (projet) avec un prof qu’on voit trois fois par semaine. Il est jeune et fait son speech en hindi, pas très pratique. On lui demande de parler anglais mais on ne comprend pas mieux. Il fait chaud, les ventilateurs sont bruyants, on est crevé. C’est très difficile d’être attentif.

Heureusement, nous avons quelques bons camarades : un groupe de six amis nous a intégrés très gentiment, tous nos groupes de travail se font avec eux. 4 filles : Sakshi, Aradhana, ‘Chiti’ et Geetika. Plus discrets, les deux mecs, dans une autre classe, s’appellent Shail et Yash. Ils prennent tous bien soin de nous : ils nous récapitulent les cours et nous ont surtout appris quelques mots d’hindi ! C’était très amusant et ça nous aide à nous intégrer.

Nos prénoms sont durs à prononcer et à mémoriser (les leurs aussi) alors ils nous appellent Oggy (pour Enguerran) et Oli (pour Mathilde), en référence à Oggy and the cockroaches (Oggy et les cafards). Sakshi, Chiti et Aradhana sont donc nos cockroaches.

Shail, Mathilde, Sakshi, Enguerran et Yash

Dimple, Aradhana, Raksha, Enguerran et Sakshi

2ème semaine

Le travail est lancé : nous devons faire plusieurs études de cas ou des recherches en groupe.

Pour l’architecture d’intérieur, notre analyse d’un café à la décoration très british nous vaut notre première présentation orale en anglais. Ce travail nous permet de cerner le niveau des indiens et leurs exigences.

Pour le cours de paysages, nous devons faire un tableau d’informations sur 20 arbustes d’Inde. Tout se fait à la main, nous veillons jusqu’à 2h du matin pour finir notre travail. Le lendemain, quand on arrive dans la salle, tous nos camarades sont en train de faire leur tableau, et sont impressionnés de voir notre travail déjà achevé.

En projet, la comparaison de deux écoles d’architecture doit être bientôt présentée. En groupe, nous choisissons une école d’art (Manipal à Jaipur) et notre école d’architecture de Nancy ! Nous allons travailler chez Aradhana. On colorie les plans au crayon de couleur, on colle, on décolle parce que c’est à l’envers, on recolle, on fait des grosses marges au feutre et on met en page avec des photos. Nos rendus nous font mal aux yeux et au cœur. Ça nous fait un peu bizarre mais on arrive à en rire ensemble, nos copines se rendent un peu compte qu’elles font le travail à moitié.

Même si la charge de travail s'avère plus importante que prévue, nous pensons que nos rendus seront qualitativement à la hauteur. Nous sommes confiants pour l'année.

Comments

[M y S]

Bonjour Oggy, Bonjour Oli
Bon courage pour cette 4ème année de vos études. Je vois que vous êtes bien entourés de vos cockroaches et bien intégrés. C'est rassurant