12 décembre : le premier semestre terminé, nous partons pour un week-end dans l’extrême ouest râjasthâni visiter Jaisalmer. Le trajet dure une petite nuit de train, nous arrivons donc de bon matin à la gare concernée, et poursuivons à pied jusqu'au fort.
La haute saison touristique souffre cette année d'une pénurie de visiteurs ; le taux de change du rouble dissuade les vacanciers russes, d’ordinaire très nombreux. Conséquence : les hôtels de Jaisalmer baissent leurs prix, on obtient une chambre à moins de 3€ pour 2.
Nous débutons notre séjour par un repas dans un restaurant réputé, chic et cher. Mais le cadre est fantastique, on réalise qu’on est maintenant en vacances et que les voyages vont s’enchaîner. On mange bien et on laisse même un pourboire (ouf !).
Repus, nous entamons un tour en ville.
Le soir, nous réservons un safari-désert pour le lendemain puis filons au Musée et Centre Culturel du Désert, un peu à l’écart et poussiéreux. Le fondateur nous montre sa collection d’objets anciens avec passion et nostalgie. Autrefois, l’économie de Jaisalmer tenait sur le marché de la soie, mais les liaisons entre l’Inde et le Pakistan, à 100 km d’ici, sont aujourd’hui interrompue. C’est aujourd’hui le tourisme qui fait vivre les 60 000 habitants. Un spectacle coloré et rythmé de marionnettes traditionnelles clos la journée.
Le lendemain, c’est avant le lever du soleil que nous sortons pour apprécier la ville qui se réveille. Il fait très froid, ça ne peut commencer qu’avec un chai.
Plus tard, nous rencontrons Nicole, une française qui travaille en Australie. On partage quelques heures ensemble, dans le fort et au restaurant.
On se quitte pour l’excursion-désert qui commence à 13h : départ en jeep avec 5 touristes anglais, irlandais et états-uniens.
Après quelques étape-minute pour nous faire languir, on arrive au point de rendez-vous pour commencer la méharée, la balade sur le dos des dromadaires.
Puis c’est parti pour 2 heures de promenade douce dans les allées sèches du désert du Thar. L’apparition de dunes à l’horizon nous fait comprendre qu’on est bientôt arrivé. Le campement est là, on descend de nos montures, et nous nous précipitons nous amuser dans le sable chaud des dunes. Nous jouons comme des gamins dans la neige, jusqu’à s’essouffler, les yeux pétillants, avec du sable dans la bouche. La lumière baisse, le coucher du soleil annonce le début du dîner. Nous rejoignons les autres au campement, on nous sert des chips maison, des légumes, du riz, des chapatis et de la bière autour d’un feu de camp. S’entame alors une discussion en anglais véritable sur les voyages, thème qui nous rassemble. Vers minuit, le feu s’amenuise et on se couche en rang d’oignons sur les matelas posés à même le sable. Une épaisse couche de couvertures nous protège du froid mordant. Yeux rivés vers le ciel et rêves plein la tête, on s’extasie devant une pluie d’étoiles filantes ; on en a jamais vues d’aussi grosses, ça fait presque peur!
Après une excellente nuit, on remballe les affaires et on retourne en dromadaires à la jeep, qui nous ramène à la civilisation.
Nous finissons notre séjour dans la ville dorée par une bonne séance de shopping dans les ruelles du fort. On pense à acheter des couvertures pour la nuit dans le train, il fait frais en décembre !
Nous voilà satisfaits, on peut rentrer : le train de 16h nous ramène chez nous au petit matin.